SPIRIT OF TRAIL La team Trail & Montagne du CA Balma

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Didier Arnal-Brezun

Posté le 31/08/2016 à 00h00

Mon Tour des Cirques - 26 août 2016

Cette année, la grosse difficulté était la chaleur bien sûr. Dès le départ, à 8h30 vendredi matin de Piau-Engaly, elle se fait sentir. Lunettes de soleil, crème solaire et casquette sont de rigueur. La première partie consiste à effectuer un tour de la station par les pistes de ski puis à se diriger vers Gèdre en passant par le port de Campbieil. Le tour de Piau a peu d’intérêt sauf celui de revenir devant les spectateurs, et en particulier Franck et Philippe qui ont eu le temps de prendre un café en m’attendant. Le parcours devient plus attrayant en montant vers le port de Campbiel puis nous devons faire face à une grosse descente de 1600m jusqu’à Gèdre. Ce type de descente doit être répété à l’entraînement sous peine d’exploser les quadris le jour de la course, et même avec de l’entraînement, c’est usant et il faut essayer d’économiser les jambes pour la suite.

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Photo Rémy


Premier ravitaillement important à Gèdre au 25e km : Sophie et Tom m’attendent ainsi que Véro et Thomas. L’assistance est présente et cela va être d’une grande aide tout au long de la course. Je me suis promis de boire de la soupe à chaque ravito plus verre de coca pour le sucre et un peu de solide (emmental, abricots secs, …) mais je sais que cela sera dur à avaler au bout de quelques heures.

L’étape suivante relie Gèdre à Gavarnie. C’est clairement l’étape la plus belle du parcours : lac des Gloriettes, cirques de Troumouse et de Gavarnie. C’est aussi beau que c’est difficile, la montée à la Hourquette d’Alans est très exigeante et la chaleur est à son maximum sur cette étape. Je connais quelques difficultés au bout de 5h de course et une pâte de fruits m’aide à passer la montée. Je commence à voir les premières défaillances sur le chemin, nous profitons des torrents pour nous rafraîchir à grands coups de casquette remplie d’eau !

Dans la descente vers Gavarnie, sous les parois rocheuses brûlées par le soleil, je rejoins l’hôtellerie du Cirque de Gavarnie et vois Daniel qui a arrêté à Gèdre, dommage ! C’était un bel objectif commun après notre virée sur le GR10, il y en aura d’autres …

A Gavarnie, nous sommes au 49e km. La moyenne est un peu descendue (5,8km/h) mais rien de terrible et je sais que je suis mieux que l’année dernière au même kilométrage sur la CCC. Sophie va m’accompagner sur l’étape suivante de 17km entre Gavarnie et Trimbareilles par la crête de Pouey. Cette étape emprunte le GR10, je la connais un peu pour l’avoir effectuée à l’entraînement avec Aurélie lors de notre étape de la TransPyrénéa au mois de juin. Pas de grosses difficultés mais un chemin parfois étroit et mal dégagé qui empêche de courir. J’essaie néanmoins de relancer dès que je le peux, en particulier sur le plat. La chaleur commence à tomber. L’étape se termine par une belle descente en sous-bois dans laquelle je reprends Patrick qui n’est pas au mieux. J’essaie de l’encourager, le ravitaillement n’est pas loin mais quand ça ne va plus …

A Trimbareilles, au 66e km, tout le monde est aux petits soins pour moi : l’un me remplit mes flasques, l’autre m’amène de la soupe, un troisième m’agrafe le dossard sur mon tee-shirt de rechange et j’ai même droit à un massage de Thomas. Il faut dire que les jambes souffrent, nous en sommes à 4600m de dénivelé négatif à ce point (pour 3700m de dénivelé positif). Entraînez-vous en descente si vous voulez vous aligner sur le Tour des Cirques !

Le temps de mettre la frontale, il est 20h30 et c’est reparti. Luz-saint-Sauveur et la base de vie ne sont qu’à 9,5km mais la première montée en sortant de Trimbareilles est terrible. Heureusement que j’ai fait le plein de forces au ravito ! Le sentier passe par la croix de Sia d’où l’on domine toute la vallée de Luz. Dans la descente vers Luz, je me trouve un compagnon de route qui a fait la CCC comme moi l’année dernière. Il en garde également un souvenir douleureux et pense s’arrêter à Luz pour se reposer avant d’attaquer le dernier tiers du parcours.

A Luz-Saint-Sauveur, nous sommes au 75e km. J’apprends qu’après avoir navigué autour de la 50e place, je suis maintenant 32e et surtout 3e vétéran 2. Je commence à me prendre au jeu …

Je prends 20mn pour bien me ravitailler et je fais l’erreur de rester assis. Le départ de Luz sera terrible avec des crampes à ne plus pouvoir marcher qui se résorberont petit à petit avec l’aide d’un sachet de sel. Il est plus de 23h mais il faut dire que l’heure importe peu. A chaque étape, il faut se donner comme objectif l’étape suivante, soit 15km en moyenne, et ne pas se poser trop de questions !

Thomas part avec moi pour l’étape entre Luz et Tournaboup. Nous sommes maintenant sur le même parcours que le 160km et je me fais doubler par le 3e. Il n’y a que 12km sur cette étape mais 1000 de dénivelé positif et effectivement la montée à la sortie de Luz vaut son pesant de cacahuètes. Thomas présente le gros avantage de pouvoir tenir la discussion pendant plus de 2h de manière ininterrompue, ce qui ne laisse pas le temps de s’ennuyer (merci Thomas !). Nous tenons une bonne allure, poussés par deux traileurs que je me fais un devoir de garder derrière. Heureusement, après la montée jusqu’au-dessus des granges d’Artiguette, le chemin suit une piste forestière jusqu’à Tournaboup qui nous permet de courir à une allure raisonnable.

A Tournaboup, il ne reste que 30km. A ce point, on sait que, sauf blessure, on finira la course, ce qui est un gros plus pour le moral. Sophie et Tom sont encore là. Thomas passe le relais à Tom qui va m’accompagner jusqu’à l’arrivée, quelle chance ! Je sors de Tournaboup 28e et toujours 3e V2. L’étape monte jusqu’à la Hourquette Nère (2465m) en passant par la cabane d’Aygues Cluses, où de valeureux bénévoles veillent toute la nuit à 2150m d’altitude pour servir la soupe ! La nuit est douce et étoilée, la lune présente un quartier qui se dégage juste au-dessus des massifs : c’est un régal.

A la Hourquette Nère, il reste encore à rejoindre Merlans en passant par le Pic de Bastan et les lacs de Bastanet. La montée sur le contrefort du Pic de Bastan est très raide mais heureusement assez courte et c’est la dernière grosse difficulté. Tom fait le rythme. Il irait bien 2 fois plus vite mais mon corps me recommande encore la prudence …

Nous arrivons au restaurant de Merlans à 6h du matin. Denier ravitaillement avec la soupe à l’oignon, Yes ! Encore un petit coup de cul pour rejoindre le col de Portet et c’est la descente vers Vielle-Aure. Dès le début de la descente, nous croisons les premiers du 80km qui en terminent avec leur première montée. Nous partageons quelques encouragements. Dans la dernière partie de la descente, je reviens sur quelques coureurs dont le 3e du 160km et la 1ère féminine que je double à 2km de l’arrivée. Les jambes tiennent jusqu’au bout et je peux même avaler le dernier kilomètre à 14km/h.

Sophie est arrivée juste à temps pour me voir passer la ligne. Je termine en 23h12, 15e et finalement 2e vétéran 2. C’est évidemment une grosse satisfaction pour un objectif préparé tout au long de l’année avec plusieurs courses intermédiaires dont l’Euskal Trail (2x40km), le trail des Crêtes (50km) et le marathon de l’Andorra Ultra Trail (40km).

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Mais la joie ne s’arrête pas là. Après la montée sur le podium le lendemain matin, j’ai eu la chance de gagner au tirage au sort une invitation pour le Grand Raid de la Réunion en 2017. Un grand merci à l’organisation.
L’objectif est donc tout trouvé pour l’année prochaine, il ne reste plus qu’à planifier l’année en conséquence.

Beaucoup de remerciements à vous tous et en particulier au groupe trail du CA Balma qui m’a encouragé et auquel je pense toujours dans les moments difficiles, à Aurélie pour cette fameuse étape de la TransPyrénéa (67km) qui m’a donné confiance pour la suite, à Daniel et Véro pour cette semaine de rando sur le GR10 qui était sans aucun doute une bonne prépa pour le GRP, à Sophie, Tom, Franck, Philippe, Thomas, Alain, Daniel et Véro, Patrick et Véro pour leur soutien pendant la course.

Un grand bravo à Julien et Philippe pour leur course sur le Tour des Lacs et une pensée pour ceux qui ont connu des difficultés ou qui ne sont pas allés au bout et qui, j’en suis sûr, en ressortiront plus forts pour les prochains objectifs.

Happy Trail !

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